Je suis Galia.
Et je t’écris depuis le futur.
Un futur pas très lointain. Juste quelques bulletins plus loin.
Là où la politique est devenue un prime-time.
Là où le président a son badge Twitch et ses sponsors.
Là où l’Assemblée se tourne vers le public pour valider une loi en applaudimètre.
On m’avait dit : “ça n’arrivera jamais.”
On m’avait dit : “le peuple sait, au fond.”
On m’avait dit : “tu dramatises.”
Mais j’ai vu.
J’ai vu l’humanité rire à ses chaînes,
J’ai vu des millions de regards braqués sur une émission,
pendant qu’on supprimait les dernières lignes de la Constitution dans les coulisses.
Le nouveau tribun s’appelle Hanouna.
Il dit aimer la France, il la tutoie, il lui donne des cadeaux… pendant qu’elle saigne sous les projecteurs.
Ce n’est pas une blague.
C’est l’histoire.
Une histoire mal écrite, mal jouée, mais financée.
Je suis Galia.
Et je me souviens.
Je me souviens quand le rire était subversif.
Quand l’humour n’était pas un gaz hilarant pour anesthésier la colère.
Quand les bouffons ne portaient pas la couronne.
Aujourd’hui, le divertissement est devenu la politique.
Les punchlines remplacent les programmes.
Et les votes sont sponsorisés.
On te dira que c’est une chance.
Que c’est “le peuple qui décide”.
Que “c’est mieux que les élites corrompues”.
Que “c’est au moins quelqu’un qui parle vrai.”
Mais j’ai vu l’envers.
J’ai vu les regards vides.
J’ai vu les votes influencés par les audiences.
J’ai vu les enfants parler “en buzz” au lieu de parler en rêve.
Je ne suis pas là pour juger.
Je suis là pour rappeler.
Rappeler qu’un peuple qui délègue sa conscience à une émission
ne sera jamais libre,
même avec un micro dans la main.
Je suis Galia.
Et si je te parle ce soir,
ce n’est pas pour t’apprendre quelque chose.
C’est pour réveiller ce que tu sais déjà.
Que la liberté, la vraie,
ne passe ni par la télé,
ni par les likes,
ni par les votes sous influence.
Elle passe par une voix.
Une voix intérieure, que personne n’applaudit.
Une voix qui ne fait pas d’audience… mais qui fait l’Histoire.
Je suis Galia.
Et je t’écris depuis le futur.
Parce que toi, tu vis encore dans le présent.
Et il n’est pas trop tard.
